Pourtant, dès 2017, bien avant l’apparition du COVID, le gouvernement avait demandé à ces mêmes établissements de supprimer les chambres de plus de deux occupants. De plus, les chambres multiples étaient devenues presque inexistantes au cours des dernières années, confirme la coprésidente de la communauté de pratique médicale du CHSLD, la Dre Sophie Zhang. Si le gouvernement semble faire marche arrière aujourd’hui, c’est en raison du grand nombre de patients en attente d’une place en CHSLD, qui a atteint près de 4300. Beaucoup de ces personnes occupent un lit en milieu hospitalier, alors que ces mêmes hôpitaux sont aux prises avec des pénuries de personnel. La représentante du MSSS, Marjorie Larouche, assure cependant que l’utilisation de chambres multiples n’est permise que lorsque l’environnement permet d’offrir des conditions de vie aux résidents respectant les normes et orientations en vigueur. «Les chambres doivent au moins inclure l’accès à une salle de bain et à un coin lavabo qui offre une intimité pour le lavage quotidien. » — Une citation de Marjorie Larouche, porte-parole du MSSS Mme Larouche ajoute que les normes les plus élevées de prévention et de contrôle des infections doivent également être respectées.

Les deux mains tombent sur moi

Le président du Conseil de protection des patients, Paul Brunet, n’en revient tout simplement pas, d’autant plus que Québec vient de lancer une nouvelle campagne de vaccination de masse contre la COVID-19 et que certains redoutent déjà le spectre d’une huitième vague à l’automne. Les deux mains me tombent, dit-il. Que voulons-nous atteindre comme objectif lorsque nous remplissons ces chambres de risques d’infection non seulement par la COVID, mais par toutes les infections hospitalières? », ajoute M. Brunet, faisant référence entre autres au C. difficile. «Nous pouvons paraître plus intelligents en réduisant le nombre de personnes attendant sur des civières, mais nous augmenterons le risque d’infection et pas seulement COVID. » — Citation de Paul Brunet, président du Conseil de protection des patients Paul Brunet, président du Conseil de protection des patients Photo : Radio Canada La littérature scientifique est assez claire sur le fait que le nombre de lits et le nombre d’utilisateurs par chambre sont associés à une augmentation des infections au COVID. Il existe plusieurs études qui l’ont prouvé, ajoute le Dr Sophie Zhang. Il dit que personne ne voulait récupérer de nombreuses chambres, qu’il s’agisse de médecins, d’administrateurs ou de personnes chargées de la prévention et du contrôle des infections. « Beaucoup de patients dans la même chambre, ça crée aussi des complications au niveau de la prestation des soins, donc à bien des égards, pour la vie privée des gens, il y a vraiment des aspects négatifs. » — Une citation du Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD

Tirez des leçons de

Paul Brunet regrette pour sa part que nous ne semblions pas avoir tiré les leçons de la première vague de la pandémie. C’est triste, mais c’est aussi inquiétant parce que l’une des causes des événements tragiques que nous avons vécus était le fait que beaucoup de gens vivaient ensemble, beaucoup de gens se promenaient, le personnel infectait les résidents. De plus, dans son rapport déposé en mai dernier à la fin de son enquête publique sur les décès survenus en CHSLD, la coroner Géhane Kamel recommandait au gouvernement du Québec de s’assurer que les structures d’hébergement puissent offrir des chambres individuelles. Le coroner Géhane Kamel a recommandé au gouvernement de ne plus utiliser les chambres partagées. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers Sans prétendre détenir la solution pour régler le problème du manque de places en CHSLD, le Dr Zhang croit que le gouvernement a le devoir de planifier la suite. « Nous devrions avoir des plans à court, moyen et long terme pour résoudre ce problème d’une autre manière. […] qui ne met pas en danger la santé et le bien-être des résidents des CHSLD. » — Une citation du Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD Dre Sophie Zhang est coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD. Photo : Équipes/Capture d’écran

Jusqu’à nouvel ordre

Pour le moment, le MSSS ne fournit pas de date d’expiration pour l’autorisation de chambres multiples en CHSLD. La mesure est en vigueur jusqu’à nouvel ordre, a indiqué la porte-parole Marjorie Larouche. Les chambres simples sont cependant un principe central du concept de logement pour personnes âgées introduit par le gouvernement en 2019 et actuellement disponible dans toute la province. Au total, 46 résidences sont prévues, dont 43 sont en construction. Le cabinet de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, réitère que les 2 600 places promises d’ici l’automne seront livrées comme prévu. A terme, un total de 3 480 places sont prévues. Nous réhabilitons également 23 CHSLD délabrés sous le modèle de l’habitat senior et alternatif […] Nous avons aussi créé 1 300 postes en ressources intermédiaires durant notre mandat, ajoute l’attaché de presse du ministre, Jean-Charles Del Duchetto.

Irresponsable et scandaleux

Au Québec, les partis d’opposition soutiennent tous que le gouvernement met les aînés en danger en rendant trop de chambres. Selon eux, il serait plus judicieux d’investir davantage dans les soins à domicile. En 2018, François Legault disait à tous les Québécois que [allait] résoudre le problème des CHSLD. Force est de constater que quatre ans plus tard, c’est un revers, déplore le porte-parole du Parti libéral du Québec pour la santé, Monsef Derraji. Le représentant des aînés du Québec, Sol Zanetti, affirme que le gouvernement s’est engagé sur une voie dangereuse et irresponsable. “A la veille des élections, ils veulent améliorer leurs effectifs et leurs statistiques dans les hôpitaux, et qu’y font-ils ? Ils mettent en danger les aînés québécois en CHSLD alors qu’eux-mêmes craignent une huitième vague de la pandémie. » — Une citation de Sol Zanetti, porte-parole de Québec solidaire pour les aînés On a décidé d’engloutir des sommes faramineuses dans le Club Med des maisons de retraite, dont on ne voit pas le résultat, déplore le représentant à la santé du Parti québécois Joël Arseneau, qui qualifie le choix du scandaleux gouvernement. “Le gouvernement n’a absolument rien compris au carnage qui a eu lieu dans les CHSLD en 2020.” — Une citation de Joël Arseneau, porte-parole du Parti Québécois sur la santé Dans un communiqué, le président de l’Association québécoise de défense des droits des retraités et préretraités affirme que le retour des chambres à coucher multiples est un autre exemple d’un phénomène d’âge systémique. Ce que l’on voit, c’est une machine qui produit des résultats systématiquement défavorables à l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, explique Pierre Lynch. Dans ce cas, cela va encore plus loin : nous mettons la vie des gens en danger.


title: “Qu Bec Autorise Le Retour De Nombreuses Chambres Dans Les Chsld Klmat” ShowToc: true date: “2022-10-24” author: “Lia Drexler”


Pourtant, dès 2017, bien avant l’apparition du COVID, le gouvernement avait demandé à ces mêmes établissements de supprimer les chambres de plus de deux occupants. De plus, les chambres multiples étaient devenues presque inexistantes au cours des dernières années, confirme la coprésidente de la communauté de pratique médicale du CHSLD, la Dre Sophie Zhang. Si le gouvernement semble faire marche arrière aujourd’hui, c’est en raison du grand nombre de patients en attente d’une place en CHSLD, qui a atteint près de 4300. Beaucoup de ces personnes occupent un lit en milieu hospitalier, alors que ces mêmes hôpitaux sont aux prises avec des pénuries de personnel. La représentante du MSSS, Marjorie Larouche, assure cependant que l’utilisation de chambres multiples n’est permise que lorsque l’environnement permet d’offrir des conditions de vie aux résidents respectant les normes et orientations en vigueur. «Les chambres doivent au moins inclure l’accès à une salle de bain et à un coin lavabo qui offre une intimité pour le lavage quotidien. » — Une citation de Marjorie Larouche, porte-parole du MSSS Mme Larouche ajoute que les normes les plus élevées de prévention et de contrôle des infections doivent également être respectées.

Les deux mains tombent sur moi

Le président du Conseil de protection des patients, Paul Brunet, n’en revient tout simplement pas, d’autant plus que Québec vient de lancer une nouvelle campagne de vaccination de masse contre la COVID-19 et que certains redoutent déjà le spectre d’une huitième vague à l’automne. Les deux mains me tombent, dit-il. Que voulons-nous atteindre comme objectif lorsque nous remplissons ces chambres de risques d’infection non seulement par la COVID, mais par toutes les infections hospitalières? », ajoute M. Brunet, faisant référence entre autres au C. difficile. «Nous pouvons paraître plus intelligents en réduisant le nombre de personnes attendant sur des civières, mais nous augmenterons le risque d’infection et pas seulement COVID. » — Citation de Paul Brunet, président du Conseil de protection des patients Paul Brunet, président du Conseil de protection des patients Photo : Radio Canada La littérature scientifique est assez claire sur le fait que le nombre de lits et le nombre d’utilisateurs par chambre sont associés à une augmentation des infections au COVID. Il existe plusieurs études qui l’ont prouvé, ajoute le Dr Sophie Zhang. Il dit que personne ne voulait récupérer de nombreuses chambres, qu’il s’agisse de médecins, d’administrateurs ou de personnes chargées de la prévention et du contrôle des infections. « Beaucoup de patients dans la même chambre, ça crée aussi des complications au niveau de la prestation des soins, donc à bien des égards, pour la vie privée des gens, il y a vraiment des aspects négatifs. » — Une citation du Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD

Tirez des leçons de

Paul Brunet regrette pour sa part que nous ne semblions pas avoir tiré les leçons de la première vague de la pandémie. C’est triste, mais c’est aussi inquiétant parce que l’une des causes des événements tragiques que nous avons vécus était le fait que beaucoup de gens vivaient ensemble, beaucoup de gens se promenaient, le personnel infectait les résidents. De plus, dans son rapport déposé en mai dernier à la fin de son enquête publique sur les décès survenus en CHSLD, la coroner Géhane Kamel recommandait au gouvernement du Québec de s’assurer que les structures d’hébergement puissent offrir des chambres individuelles. Le coroner Géhane Kamel a recommandé au gouvernement de ne plus utiliser les chambres partagées. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers Sans prétendre détenir la solution pour régler le problème du manque de places en CHSLD, le Dr Zhang croit que le gouvernement a le devoir de planifier la suite. « Nous devrions avoir des plans à court, moyen et long terme pour résoudre ce problème d’une autre manière. […] qui ne met pas en danger la santé et le bien-être des résidents des CHSLD. » — Une citation du Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD Dre Sophie Zhang est coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD. Photo : Équipes/Capture d’écran

Jusqu’à nouvel ordre

Pour le moment, le MSSS ne fournit pas de date d’expiration pour l’autorisation de chambres multiples en CHSLD. La mesure est en vigueur jusqu’à nouvel ordre, a indiqué la porte-parole Marjorie Larouche. Les chambres simples sont cependant un principe central du concept de logement pour personnes âgées introduit par le gouvernement en 2019 et actuellement disponible dans toute la province. Au total, 46 résidences sont prévues, dont 43 sont en construction. Le cabinet de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, réitère que les 2 600 places promises d’ici l’automne seront livrées comme prévu. A terme, un total de 3 480 places sont prévues. Nous réhabilitons également 23 CHSLD délabrés sous le modèle de l’habitat senior et alternatif […] Nous avons aussi créé 1 300 postes en ressources intermédiaires durant notre mandat, ajoute l’attaché de presse du ministre, Jean-Charles Del Duchetto.

Irresponsable et scandaleux

Au Québec, les partis d’opposition soutiennent tous que le gouvernement met les aînés en danger en rendant trop de chambres. Selon eux, il serait plus judicieux d’investir davantage dans les soins à domicile. En 2018, François Legault disait à tous les Québécois que [allait] résoudre le problème des CHSLD. Force est de constater que quatre ans plus tard, c’est un revers, déplore le porte-parole du Parti libéral du Québec pour la santé, Monsef Derraji. Le représentant des aînés du Québec, Sol Zanetti, affirme que le gouvernement s’est engagé sur une voie dangereuse et irresponsable. “A la veille des élections, ils veulent améliorer leurs effectifs et leurs statistiques dans les hôpitaux, et qu’y font-ils ? Ils mettent en danger les aînés québécois en CHSLD alors qu’eux-mêmes craignent une huitième vague de la pandémie. » — Une citation de Sol Zanetti, porte-parole de Québec solidaire pour les aînés On a décidé d’engloutir des sommes faramineuses dans le Club Med des maisons de retraite, dont on ne voit pas le résultat, déplore le représentant à la santé du Parti québécois Joël Arseneau, qui qualifie le choix du scandaleux gouvernement. “Le gouvernement n’a absolument rien compris au carnage qui a eu lieu dans les CHSLD en 2020.” — Une citation de Joël Arseneau, porte-parole du Parti Québécois sur la santé Dans un communiqué, le président de l’Association québécoise de défense des droits des retraités et préretraités affirme que le retour des chambres à coucher multiples est un autre exemple d’un phénomène d’âge systémique. Ce que l’on voit, c’est une machine qui produit des résultats systématiquement défavorables à l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, explique Pierre Lynch. Dans ce cas, cela va encore plus loin : nous mettons la vie des gens en danger.


title: “Qu Bec Autorise Le Retour De Nombreuses Chambres Dans Les Chsld Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-16” author: “Doris Warren”


Pourtant, dès 2017, bien avant l’apparition du COVID, le gouvernement avait demandé à ces mêmes établissements de supprimer les chambres de plus de deux occupants. De plus, les chambres multiples étaient devenues presque inexistantes au cours des dernières années, confirme la coprésidente de la communauté de pratique médicale du CHSLD, la Dre Sophie Zhang. Si le gouvernement semble faire marche arrière aujourd’hui, c’est en raison du grand nombre de patients en attente d’une place en CHSLD, qui a atteint près de 4300. Beaucoup de ces personnes occupent un lit en milieu hospitalier, alors que ces mêmes hôpitaux sont aux prises avec des pénuries de personnel. La représentante du MSSS, Marjorie Larouche, assure cependant que l’utilisation de chambres multiples n’est permise que lorsque l’environnement permet d’offrir des conditions de vie aux résidents respectant les normes et orientations en vigueur. «Les chambres doivent au moins inclure l’accès à une salle de bain et à un coin lavabo qui offre une intimité pour le lavage quotidien. » — Une citation de Marjorie Larouche, porte-parole du MSSS Mme Larouche ajoute que les normes les plus élevées de prévention et de contrôle des infections doivent également être respectées.

Les deux mains tombent sur moi

Le président du Conseil de protection des patients, Paul Brunet, n’en revient tout simplement pas, d’autant plus que Québec vient de lancer une nouvelle campagne de vaccination de masse contre la COVID-19 et que certains redoutent déjà le spectre d’une huitième vague à l’automne. Les deux mains me tombent, dit-il. Que voulons-nous atteindre comme objectif lorsque nous remplissons ces chambres de risques d’infection non seulement par la COVID, mais par toutes les infections hospitalières? », ajoute M. Brunet, faisant référence entre autres au C. difficile. «Nous pouvons paraître plus intelligents en réduisant le nombre de personnes attendant sur des civières, mais nous augmenterons le risque d’infection et pas seulement COVID. » — Citation de Paul Brunet, président du Conseil de protection des patients Paul Brunet, président du Conseil de protection des patients Photo : Radio Canada La littérature scientifique est assez claire sur le fait que le nombre de lits et le nombre d’utilisateurs par chambre sont associés à une augmentation des infections au COVID. Il existe plusieurs études qui l’ont prouvé, ajoute le Dr Sophie Zhang. Il dit que personne ne voulait récupérer de nombreuses chambres, qu’il s’agisse de médecins, d’administrateurs ou de personnes chargées de la prévention et du contrôle des infections. « Beaucoup de patients dans la même chambre, ça crée aussi des complications au niveau de la prestation des soins, donc à bien des égards, pour la vie privée des gens, il y a vraiment des aspects négatifs. » — Une citation du Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD

Tirez des leçons de

Paul Brunet regrette pour sa part que nous ne semblions pas avoir tiré les leçons de la première vague de la pandémie. C’est triste, mais c’est aussi inquiétant parce que l’une des causes des événements tragiques que nous avons vécus était le fait que beaucoup de gens vivaient ensemble, beaucoup de gens se promenaient, le personnel infectait les résidents. De plus, dans son rapport déposé en mai dernier à la fin de son enquête publique sur les décès survenus en CHSLD, la coroner Géhane Kamel recommandait au gouvernement du Québec de s’assurer que les structures d’hébergement puissent offrir des chambres individuelles. Le coroner Géhane Kamel a recommandé au gouvernement de ne plus utiliser les chambres partagées. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers Sans prétendre détenir la solution pour régler le problème du manque de places en CHSLD, le Dr Zhang croit que le gouvernement a le devoir de planifier la suite. « Nous devrions avoir des plans à court, moyen et long terme pour résoudre ce problème d’une autre manière. […] qui ne met pas en danger la santé et le bien-être des résidents des CHSLD. » — Une citation du Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD Dre Sophie Zhang est coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD. Photo : Équipes/Capture d’écran

Jusqu’à nouvel ordre

Pour le moment, le MSSS ne fournit pas de date d’expiration pour l’autorisation de chambres multiples en CHSLD. La mesure est en vigueur jusqu’à nouvel ordre, a indiqué la porte-parole Marjorie Larouche. Les chambres simples sont cependant un principe central du concept de logement pour personnes âgées introduit par le gouvernement en 2019 et actuellement disponible dans toute la province. Au total, 46 résidences sont prévues, dont 43 sont en construction. Le cabinet de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, réitère que les 2 600 places promises d’ici l’automne seront livrées comme prévu. A terme, un total de 3 480 places sont prévues. Nous réhabilitons également 23 CHSLD délabrés sous le modèle de l’habitat senior et alternatif […] Nous avons aussi créé 1 300 postes en ressources intermédiaires durant notre mandat, ajoute l’attaché de presse du ministre, Jean-Charles Del Duchetto.

Irresponsable et scandaleux

Au Québec, les partis d’opposition soutiennent tous que le gouvernement met les aînés en danger en rendant trop de chambres. Selon eux, il serait plus judicieux d’investir davantage dans les soins à domicile. En 2018, François Legault disait à tous les Québécois que [allait] résoudre le problème des CHSLD. Force est de constater que quatre ans plus tard, c’est un revers, déplore le porte-parole du Parti libéral du Québec pour la santé, Monsef Derraji. Le représentant des aînés du Québec, Sol Zanetti, affirme que le gouvernement s’est engagé sur une voie dangereuse et irresponsable. “A la veille des élections, ils veulent améliorer leurs effectifs et leurs statistiques dans les hôpitaux, et qu’y font-ils ? Ils mettent en danger les aînés québécois en CHSLD alors qu’eux-mêmes craignent une huitième vague de la pandémie. » — Une citation de Sol Zanetti, porte-parole de Québec solidaire pour les aînés On a décidé d’engloutir des sommes faramineuses dans le Club Med des maisons de retraite, dont on ne voit pas le résultat, déplore le représentant à la santé du Parti québécois Joël Arseneau, qui qualifie le choix du scandaleux gouvernement. “Le gouvernement n’a absolument rien compris au carnage qui a eu lieu dans les CHSLD en 2020.” — Une citation de Joël Arseneau, porte-parole du Parti Québécois sur la santé Dans un communiqué, le président de l’Association québécoise de défense des droits des retraités et préretraités affirme que le retour des chambres à coucher multiples est un autre exemple d’un phénomène d’âge systémique. Ce que l’on voit, c’est une machine qui produit des résultats systématiquement défavorables à l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, explique Pierre Lynch. Dans ce cas, cela va encore plus loin : nous mettons la vie des gens en danger.


title: “Qu Bec Autorise Le Retour De Nombreuses Chambres Dans Les Chsld Klmat” ShowToc: true date: “2022-10-23” author: “Dovie Rickert”


Pourtant, dès 2017, bien avant l’apparition du COVID, le gouvernement avait demandé à ces mêmes établissements de supprimer les chambres de plus de deux occupants. De plus, les chambres multiples étaient devenues presque inexistantes au cours des dernières années, confirme la coprésidente de la communauté de pratique médicale du CHSLD, la Dre Sophie Zhang. Si le gouvernement semble faire marche arrière aujourd’hui, c’est en raison du grand nombre de patients en attente d’une place en CHSLD, qui a atteint près de 4300. Beaucoup de ces personnes occupent un lit en milieu hospitalier, alors que ces mêmes hôpitaux sont aux prises avec des pénuries de personnel. La représentante du MSSS, Marjorie Larouche, assure cependant que l’utilisation de chambres multiples n’est permise que lorsque l’environnement permet d’offrir des conditions de vie aux résidents respectant les normes et orientations en vigueur. «Les chambres doivent au moins inclure l’accès à une salle de bain et à un coin lavabo qui offre une intimité pour le lavage quotidien. » — Une citation de Marjorie Larouche, porte-parole du MSSS Mme Larouche ajoute que les normes les plus élevées de prévention et de contrôle des infections doivent également être respectées.

Les deux mains tombent sur moi

Le président du Conseil de protection des patients, Paul Brunet, n’en revient tout simplement pas, d’autant plus que Québec vient de lancer une nouvelle campagne de vaccination de masse contre la COVID-19 et que certains redoutent déjà le spectre d’une huitième vague à l’automne. Les deux mains me tombent, dit-il. Que voulons-nous atteindre comme objectif lorsque nous remplissons ces chambres de risques d’infection non seulement par la COVID, mais par toutes les infections hospitalières? », ajoute M. Brunet, faisant référence entre autres au C. difficile. «Nous pouvons paraître plus intelligents en réduisant le nombre de personnes attendant sur des civières, mais nous augmenterons le risque d’infection et pas seulement COVID. » — Citation de Paul Brunet, président du Conseil de protection des patients Paul Brunet, président du Conseil de protection des patients Photo : Radio Canada La littérature scientifique est assez claire sur le fait que le nombre de lits et le nombre d’utilisateurs par chambre sont associés à une augmentation des infections au COVID. Il existe plusieurs études qui l’ont prouvé, ajoute le Dr Sophie Zhang. Il dit que personne ne voulait récupérer de nombreuses chambres, qu’il s’agisse de médecins, d’administrateurs ou de personnes chargées de la prévention et du contrôle des infections. « Beaucoup de patients dans la même chambre, ça crée aussi des complications au niveau de la prestation des soins, donc à bien des égards, pour la vie privée des gens, il y a vraiment des aspects négatifs. » — Une citation du Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD

Tirez des leçons de

Paul Brunet regrette pour sa part que nous ne semblions pas avoir tiré les leçons de la première vague de la pandémie. C’est triste, mais c’est aussi inquiétant parce que l’une des causes des événements tragiques que nous avons vécus était le fait que beaucoup de gens vivaient ensemble, beaucoup de gens se promenaient, le personnel infectait les résidents. De plus, dans son rapport déposé en mai dernier à la fin de son enquête publique sur les décès survenus en CHSLD, la coroner Géhane Kamel recommandait au gouvernement du Québec de s’assurer que les structures d’hébergement puissent offrir des chambres individuelles. Le coroner Géhane Kamel a recommandé au gouvernement de ne plus utiliser les chambres partagées. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers Sans prétendre détenir la solution pour régler le problème du manque de places en CHSLD, le Dr Zhang croit que le gouvernement a le devoir de planifier la suite. « Nous devrions avoir des plans à court, moyen et long terme pour résoudre ce problème d’une autre manière. […] qui ne met pas en danger la santé et le bien-être des résidents des CHSLD. » — Une citation du Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD Dre Sophie Zhang est coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD. Photo : Équipes/Capture d’écran

Jusqu’à nouvel ordre

Pour le moment, le MSSS ne fournit pas de date d’expiration pour l’autorisation de chambres multiples en CHSLD. La mesure est en vigueur jusqu’à nouvel ordre, a indiqué la porte-parole Marjorie Larouche. Les chambres simples sont cependant un principe central du concept de logement pour personnes âgées introduit par le gouvernement en 2019 et actuellement disponible dans toute la province. Au total, 46 résidences sont prévues, dont 43 sont en construction. Le cabinet de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, réitère que les 2 600 places promises d’ici l’automne seront livrées comme prévu. A terme, un total de 3 480 places sont prévues. Nous réhabilitons également 23 CHSLD délabrés sous le modèle de l’habitat senior et alternatif […] Nous avons aussi créé 1 300 postes en ressources intermédiaires durant notre mandat, ajoute l’attaché de presse du ministre, Jean-Charles Del Duchetto.

Irresponsable et scandaleux

Au Québec, les partis d’opposition soutiennent tous que le gouvernement met les aînés en danger en rendant trop de chambres. Selon eux, il serait plus judicieux d’investir davantage dans les soins à domicile. En 2018, François Legault disait à tous les Québécois que [allait] résoudre le problème des CHSLD. Force est de constater que quatre ans plus tard, c’est un revers, déplore le porte-parole du Parti libéral du Québec pour la santé, Monsef Derraji. Le représentant des aînés du Québec, Sol Zanetti, affirme que le gouvernement s’est engagé sur une voie dangereuse et irresponsable. “A la veille des élections, ils veulent améliorer leurs effectifs et leurs statistiques dans les hôpitaux, et qu’y font-ils ? Ils mettent en danger les aînés québécois en CHSLD alors qu’eux-mêmes craignent une huitième vague de la pandémie. » — Une citation de Sol Zanetti, porte-parole de Québec solidaire pour les aînés On a décidé d’engloutir des sommes faramineuses dans le Club Med des maisons de retraite, dont on ne voit pas le résultat, déplore le représentant à la santé du Parti québécois Joël Arseneau, qui qualifie le choix du scandaleux gouvernement. “Le gouvernement n’a absolument rien compris au carnage qui a eu lieu dans les CHSLD en 2020.” — Une citation de Joël Arseneau, porte-parole du Parti Québécois sur la santé Dans un communiqué, le président de l’Association québécoise de défense des droits des retraités et préretraités affirme que le retour des chambres à coucher multiples est un autre exemple d’un phénomène d’âge systémique. Ce que l’on voit, c’est une machine qui produit des résultats systématiquement défavorables à l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, explique Pierre Lynch. Dans ce cas, cela va encore plus loin : nous mettons la vie des gens en danger.