Posté à 5h00
Lila Dussault La Presse
«Ce n’est pas compliqué: on prend la bandelette, on la met dans le pipi et on regarde les couleurs», s’exclame le Dr Etienne Villeneuve, médecin dans un groupe universitaire de médecine familiale (GMF-U) de Lanaudière. « Test de grossesse, les femmes enceintes l’achètent chez Dollarama et peuvent l’analyser ! » Le Dr Villeneuve travaille depuis plus de 10 ans dans ce GMF-U et il suit particulièrement les femmes enceintes. Depuis au moins un an, une gamme de tests simples (grossesse, infection urinaire, streptocoque, etc.) – qui peuvent même se faire en pharmacie, dans certains cas – sont régis par une nouvelle norme provinciale. Cela s’explique notamment par le développement d’OPTILAB, un regroupement de divers laboratoires de biologie médicale répartis en 12 « groupes de services », selon le MSSS. Cette réorganisation, entamée en 2011, impose aux laboratoires d’obtenir une accréditation auprès de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) pour les analyses de biologie médicale externalisées (réalisées hors laboratoires). Parmi les exigences de cet agrément : la formation périodique du personnel. Donc, ces tests très simples doivent maintenant être envoyés au laboratoire, au lieu d’être effectués dans le cabinet du médecin. Ou, ils peuvent être réalisés sur place par des infirmières ou des médecins s’ils ont reçu une formation annuelle spéciale d’une heure par type de test. Ce qui semble être une perte de temps, selon le Dr Villeneuve. “Deux ou trois heures de formation [par année] et par travailleur, médecin ou infirmier, c’est beaucoup d’heures non données aux patients », insiste-t-il. Pour le Dr Mathieu Moreau, médecin de famille en médecine palliative, “toute formation supplémentaire obligatoire décourage les professionnels, surtout les médecins”. Selon lui, les médecins risquent de ne pas faire les tests et de rediriger les patients ailleurs. “#Optilab #Opticrap est très heureux d’être diligent dans le contrôle de la qualité des tests que ma mère pourrait faire les yeux fermés”, a déclaré le Dr. Sébastien Poulin, docteur spécialisé en microbiologie médicale et maladies infectieuses au CISSS des Laurentides. Il répondait à un message sur ce sujet par le Dr Villeneuve le 15 août.
Pas tous les médecins
Le problème, c’est que cette nouvelle norme n’encadre que les médecins qui “travaillent dans les locaux” du ministère de la Santé et des Services sociaux – comme le CISSS de Lanaudière, qui est référé au GMF-U où se trouve le Dr Villeneuve. D’autres cliniques de médecine familiale pourront donc continuer à utiliser ces tests comme d’habitude, sans formation. Dans la clinique où le Dr. Villeneuve, toutes les infirmières ont été formées en premier. Mais avec la pandémie, les délestages et la mobilité du personnel, le Dr Villeneuve s’est retrouvé à devoir envoyer des échantillons au laboratoire en l’absence de personnes formées à cet effet. “Cela entraîne des coûts supplémentaires et des retards dans le diagnostic”, dit-il. Et c’est pire pour les urgences : une patiente qui veut se faire poser un stérilet (un test de grossesse préalable nécessaire) ou une autre qui a besoin d’antibiotiques à cause d’un éventuel streptocoque. Il faut parfois attendre des jours avant de recevoir une réponse du laboratoire, se plaint le Dr Villeneuve, alors qu’avant le résultat était instantané. Et dans certains cas, les patients décideront même de passer le test à la pharmacie, à leurs frais, et de revenir avec le résultat. Le médecin a finalement décidé de suivre lui-même la formation qu’on lui avait demandée il y a quelques jours. À sa sortie, furieux, il a ironisé sur Twitter : « Depuis 1 an, le CISSS/optilab m’interdit de faire des tests de grossesse et des analyses d’urine dans mon cabinet car ils ne peuvent garantir la fiabilité de ma technique/interprétation. […] Aujourd’hui j’ai réussi les 2 examens écrits (oui oui, QCM) et pratique ! Je vais bien depuis un an ! Recertification dans un an ! Je me sens très bien équipé maintenant ! » L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a indiqué à La Presse qu’il n’avait reçu aucune plainte à ce sujet.
Norme provinciale
Cette norme a été mise en place « pour améliorer la qualité des services des laboratoires de biologie médicale », explique Robert Maranda, responsable des relations médias au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). “La norme couvre, entre autres, la formation, la certification et la recertification pour les tests de grossesse”, confirme M. Maranda. Seul le personnel formé et ayant démontré ses compétences doit effectuer des examens de biologie médicale. » « L’accréditation des laboratoires à cette norme est une exigence du MSSS, qui a mandaté le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) pour assurer l’évaluation des laboratoires au niveau provincial », a également indiqué le service des communications du CISSS de Laval, par courriel le Jeudi. À l’heure où l’accessibilité aux médecins de famille fait l’actualité, de telles demandes font bondir le Dr Villeneuve. « Je comprends l’idée de standardisation [les pratiques], personne n’est contre la vertu, assure-t-il. Mais la prestation de services à la population n’est-elle pas plus importante ? » Avec la collaboration d’Alice Girard-Bossé, La Presse
apprendre encore plus
10 546 Nombre de médecins de famille au Québec Source : Collège des médecins du Québec 22 405 Nombre de médecins au Québec Source : Collège des médecins du Québec
Source : Collège des médecins du Québec
22 405 Nombre de médecins au Québec
Source : Collège des médecins du Québec
title: “Des M Decins Form S Aux Tests De Grossesse Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-05” author: “Mary Johnson”
Posté à 5h00
Lila Dussault La Presse
«Ce n’est pas compliqué: on prend la bandelette, on la met dans le pipi et on regarde les couleurs», s’exclame le Dr Etienne Villeneuve, médecin dans un groupe universitaire de médecine familiale (GMF-U) de Lanaudière. « Test de grossesse, les femmes enceintes l’achètent chez Dollarama et peuvent l’analyser ! » Le Dr Villeneuve travaille depuis plus de 10 ans dans ce GMF-U et il suit particulièrement les femmes enceintes. Depuis au moins un an, une gamme de tests simples (grossesse, infection urinaire, streptocoque, etc.) – qui peuvent même se faire en pharmacie, dans certains cas – sont régis par une nouvelle norme provinciale. Cela s’explique notamment par le développement d’OPTILAB, un regroupement de divers laboratoires de biologie médicale répartis en 12 « groupes de services », selon le MSSS. Cette réorganisation, entamée en 2011, impose aux laboratoires d’obtenir une accréditation auprès de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) pour les analyses de biologie médicale externalisées (réalisées hors laboratoires). Parmi les exigences de cet agrément : la formation périodique du personnel. Donc, ces tests très simples doivent maintenant être envoyés au laboratoire, au lieu d’être effectués dans le cabinet du médecin. Ou, ils peuvent être réalisés sur place par des infirmières ou des médecins s’ils ont reçu une formation annuelle spéciale d’une heure par type de test. Ce qui semble être une perte de temps, selon le Dr Villeneuve. “Deux ou trois heures de formation [par année] et par travailleur, médecin ou infirmier, c’est beaucoup d’heures non données aux patients », insiste-t-il. Pour le Dr Mathieu Moreau, médecin de famille en médecine palliative, “toute formation supplémentaire obligatoire décourage les professionnels, surtout les médecins”. Selon lui, les médecins risquent de ne pas faire les tests et de rediriger les patients ailleurs. “#Optilab #Opticrap est très heureux d’être diligent dans le contrôle de la qualité des tests que ma mère pourrait faire les yeux fermés”, a déclaré le Dr. Sébastien Poulin, docteur spécialisé en microbiologie médicale et maladies infectieuses au CISSS des Laurentides. Il répondait à un message sur ce sujet par le Dr Villeneuve le 15 août.
Pas tous les médecins
Le problème, c’est que cette nouvelle norme n’encadre que les médecins qui “travaillent dans les locaux” du ministère de la Santé et des Services sociaux – comme le CISSS de Lanaudière, qui est référé au GMF-U où se trouve le Dr Villeneuve. D’autres cliniques de médecine familiale pourront donc continuer à utiliser ces tests comme d’habitude, sans formation. Dans la clinique où le Dr. Villeneuve, toutes les infirmières ont été formées en premier. Mais avec la pandémie, les délestages et la mobilité du personnel, le Dr Villeneuve s’est retrouvé à devoir envoyer des échantillons au laboratoire en l’absence de personnes formées à cet effet. “Cela entraîne des coûts supplémentaires et des retards dans le diagnostic”, dit-il. Et c’est pire pour les urgences : une patiente qui veut se faire poser un stérilet (un test de grossesse préalable nécessaire) ou une autre qui a besoin d’antibiotiques à cause d’un éventuel streptocoque. Il faut parfois attendre des jours avant de recevoir une réponse du laboratoire, se plaint le Dr Villeneuve, alors qu’avant le résultat était instantané. Et dans certains cas, les patients décideront même de passer le test à la pharmacie, à leurs frais, et de revenir avec le résultat. Le médecin a finalement décidé de suivre lui-même la formation qu’on lui avait demandée il y a quelques jours. À sa sortie, furieux, il a ironisé sur Twitter : « Depuis 1 an, le CISSS/optilab m’interdit de faire des tests de grossesse et des analyses d’urine dans mon cabinet car ils ne peuvent garantir la fiabilité de ma technique/interprétation. […] Aujourd’hui j’ai réussi les 2 examens écrits (oui oui, QCM) et pratique ! Je vais bien depuis un an ! Recertification dans un an ! Je me sens très bien équipé maintenant ! » L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a indiqué à La Presse qu’il n’avait reçu aucune plainte à ce sujet.
Norme provinciale
Cette norme a été mise en place « pour améliorer la qualité des services des laboratoires de biologie médicale », explique Robert Maranda, responsable des relations médias au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). “La norme couvre, entre autres, la formation, la certification et la recertification pour les tests de grossesse”, confirme M. Maranda. Seul le personnel formé et ayant démontré ses compétences doit effectuer des examens de biologie médicale. » « L’accréditation des laboratoires à cette norme est une exigence du MSSS, qui a mandaté le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) pour assurer l’évaluation des laboratoires au niveau provincial », a également indiqué le service des communications du CISSS de Laval, par courriel le Jeudi. À l’heure où l’accessibilité aux médecins de famille fait l’actualité, de telles demandes font bondir le Dr Villeneuve. « Je comprends l’idée de standardisation [les pratiques], personne n’est contre la vertu, assure-t-il. Mais la prestation de services à la population n’est-elle pas plus importante ? » Avec la collaboration d’Alice Girard-Bossé, La Presse
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10 546 Nombre de médecins de famille au Québec Source : Collège des médecins du Québec 22 405 Nombre de médecins au Québec Source : Collège des médecins du Québec
Source : Collège des médecins du Québec
22 405 Nombre de médecins au Québec
Source : Collège des médecins du Québec
title: “Des M Decins Form S Aux Tests De Grossesse Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-10” author: “Ted Esmond”
Posté à 5h00
Lila Dussault La Presse
«Ce n’est pas compliqué: on prend la bandelette, on la met dans le pipi et on regarde les couleurs», s’exclame le Dr Etienne Villeneuve, médecin dans un groupe universitaire de médecine familiale (GMF-U) de Lanaudière. « Test de grossesse, les femmes enceintes l’achètent chez Dollarama et peuvent l’analyser ! » Le Dr Villeneuve travaille depuis plus de 10 ans dans ce GMF-U et il suit particulièrement les femmes enceintes. Depuis au moins un an, une gamme de tests simples (grossesse, infection urinaire, streptocoque, etc.) – qui peuvent même se faire en pharmacie, dans certains cas – sont régis par une nouvelle norme provinciale. Cela s’explique notamment par le développement d’OPTILAB, un regroupement de divers laboratoires de biologie médicale répartis en 12 « groupes de services », selon le MSSS. Cette réorganisation, entamée en 2011, impose aux laboratoires d’obtenir une accréditation auprès de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) pour les analyses de biologie médicale externalisées (réalisées hors laboratoires). Parmi les exigences de cet agrément : la formation périodique du personnel. Donc, ces tests très simples doivent maintenant être envoyés au laboratoire, au lieu d’être effectués dans le cabinet du médecin. Ou, ils peuvent être réalisés sur place par des infirmières ou des médecins s’ils ont reçu une formation annuelle spéciale d’une heure par type de test. Ce qui semble être une perte de temps, selon le Dr Villeneuve. “Deux ou trois heures de formation [par année] et par travailleur, médecin ou infirmier, c’est beaucoup d’heures non données aux patients », insiste-t-il. Pour le Dr Mathieu Moreau, médecin de famille en médecine palliative, “toute formation supplémentaire obligatoire décourage les professionnels, surtout les médecins”. Selon lui, les médecins risquent de ne pas faire les tests et de rediriger les patients ailleurs. “#Optilab #Opticrap est très heureux d’être diligent dans le contrôle de la qualité des tests que ma mère pourrait faire les yeux fermés”, a déclaré le Dr. Sébastien Poulin, docteur spécialisé en microbiologie médicale et maladies infectieuses au CISSS des Laurentides. Il répondait à un message sur ce sujet par le Dr Villeneuve le 15 août.
Pas tous les médecins
Le problème, c’est que cette nouvelle norme n’encadre que les médecins qui “travaillent dans les locaux” du ministère de la Santé et des Services sociaux – comme le CISSS de Lanaudière, qui est référé au GMF-U où se trouve le Dr Villeneuve. D’autres cliniques de médecine familiale pourront donc continuer à utiliser ces tests comme d’habitude, sans formation. Dans la clinique où le Dr. Villeneuve, toutes les infirmières ont été formées en premier. Mais avec la pandémie, les délestages et la mobilité du personnel, le Dr Villeneuve s’est retrouvé à devoir envoyer des échantillons au laboratoire en l’absence de personnes formées à cet effet. “Cela entraîne des coûts supplémentaires et des retards dans le diagnostic”, dit-il. Et c’est pire pour les urgences : une patiente qui veut se faire poser un stérilet (un test de grossesse préalable nécessaire) ou une autre qui a besoin d’antibiotiques à cause d’un éventuel streptocoque. Il faut parfois attendre des jours avant de recevoir une réponse du laboratoire, se plaint le Dr Villeneuve, alors qu’avant le résultat était instantané. Et dans certains cas, les patients décideront même de passer le test à la pharmacie, à leurs frais, et de revenir avec le résultat. Le médecin a finalement décidé de suivre lui-même la formation qu’on lui avait demandée il y a quelques jours. À sa sortie, furieux, il a ironisé sur Twitter : « Depuis 1 an, le CISSS/optilab m’interdit de faire des tests de grossesse et des analyses d’urine dans mon cabinet car ils ne peuvent garantir la fiabilité de ma technique/interprétation. […] Aujourd’hui j’ai réussi les 2 examens écrits (oui oui, QCM) et pratique ! Je vais bien depuis un an ! Recertification dans un an ! Je me sens très bien équipé maintenant ! » L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a indiqué à La Presse qu’il n’avait reçu aucune plainte à ce sujet.
Norme provinciale
Cette norme a été mise en place « pour améliorer la qualité des services des laboratoires de biologie médicale », explique Robert Maranda, responsable des relations médias au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). “La norme couvre, entre autres, la formation, la certification et la recertification pour les tests de grossesse”, confirme M. Maranda. Seul le personnel formé et ayant démontré ses compétences doit effectuer des examens de biologie médicale. » « L’accréditation des laboratoires à cette norme est une exigence du MSSS, qui a mandaté le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) pour assurer l’évaluation des laboratoires au niveau provincial », a également indiqué le service des communications du CISSS de Laval, par courriel le Jeudi. À l’heure où l’accessibilité aux médecins de famille fait l’actualité, de telles demandes font bondir le Dr Villeneuve. « Je comprends l’idée de standardisation [les pratiques], personne n’est contre la vertu, assure-t-il. Mais la prestation de services à la population n’est-elle pas plus importante ? » Avec la collaboration d’Alice Girard-Bossé, La Presse
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10 546 Nombre de médecins de famille au Québec Source : Collège des médecins du Québec 22 405 Nombre de médecins au Québec Source : Collège des médecins du Québec
Source : Collège des médecins du Québec
22 405 Nombre de médecins au Québec
Source : Collège des médecins du Québec
title: “Des M Decins Form S Aux Tests De Grossesse Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-11” author: “Harry Hogan”
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Lila Dussault La Presse
«Ce n’est pas compliqué: on prend la bandelette, on la met dans le pipi et on regarde les couleurs», s’exclame le Dr Etienne Villeneuve, médecin dans un groupe universitaire de médecine familiale (GMF-U) de Lanaudière. « Test de grossesse, les femmes enceintes l’achètent chez Dollarama et peuvent l’analyser ! » Le Dr Villeneuve travaille depuis plus de 10 ans dans ce GMF-U et il suit particulièrement les femmes enceintes. Depuis au moins un an, une gamme de tests simples (grossesse, infection urinaire, streptocoque, etc.) – qui peuvent même se faire en pharmacie, dans certains cas – sont régis par une nouvelle norme provinciale. Cela s’explique notamment par le développement d’OPTILAB, un regroupement de divers laboratoires de biologie médicale répartis en 12 « groupes de services », selon le MSSS. Cette réorganisation, entamée en 2011, impose aux laboratoires d’obtenir une accréditation auprès de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) pour les analyses de biologie médicale externalisées (réalisées hors laboratoires). Parmi les exigences de cet agrément : la formation périodique du personnel. Donc, ces tests très simples doivent maintenant être envoyés au laboratoire, au lieu d’être effectués dans le cabinet du médecin. Ou, ils peuvent être réalisés sur place par des infirmières ou des médecins s’ils ont reçu une formation annuelle spéciale d’une heure par type de test. Ce qui semble être une perte de temps, selon le Dr Villeneuve. “Deux ou trois heures de formation [par année] et par travailleur, médecin ou infirmier, c’est beaucoup d’heures non données aux patients », insiste-t-il. Pour le Dr Mathieu Moreau, médecin de famille en médecine palliative, “toute formation supplémentaire obligatoire décourage les professionnels, surtout les médecins”. Selon lui, les médecins risquent de ne pas faire les tests et de rediriger les patients ailleurs. “#Optilab #Opticrap est très heureux d’être diligent dans le contrôle de la qualité des tests que ma mère pourrait faire les yeux fermés”, a déclaré le Dr. Sébastien Poulin, docteur spécialisé en microbiologie médicale et maladies infectieuses au CISSS des Laurentides. Il répondait à un message sur ce sujet par le Dr Villeneuve le 15 août.
Pas tous les médecins
Le problème, c’est que cette nouvelle norme n’encadre que les médecins qui “travaillent dans les locaux” du ministère de la Santé et des Services sociaux – comme le CISSS de Lanaudière, qui est référé au GMF-U où se trouve le Dr Villeneuve. D’autres cliniques de médecine familiale pourront donc continuer à utiliser ces tests comme d’habitude, sans formation. Dans la clinique où le Dr. Villeneuve, toutes les infirmières ont été formées en premier. Mais avec la pandémie, les délestages et la mobilité du personnel, le Dr Villeneuve s’est retrouvé à devoir envoyer des échantillons au laboratoire en l’absence de personnes formées à cet effet. “Cela entraîne des coûts supplémentaires et des retards dans le diagnostic”, dit-il. Et c’est pire pour les urgences : une patiente qui veut se faire poser un stérilet (un test de grossesse préalable nécessaire) ou une autre qui a besoin d’antibiotiques à cause d’un éventuel streptocoque. Il faut parfois attendre des jours avant de recevoir une réponse du laboratoire, se plaint le Dr Villeneuve, alors qu’avant le résultat était instantané. Et dans certains cas, les patients décideront même de passer le test à la pharmacie, à leurs frais, et de revenir avec le résultat. Le médecin a finalement décidé de suivre lui-même la formation qu’on lui avait demandée il y a quelques jours. À sa sortie, furieux, il a ironisé sur Twitter : « Depuis 1 an, le CISSS/optilab m’interdit de faire des tests de grossesse et des analyses d’urine dans mon cabinet car ils ne peuvent garantir la fiabilité de ma technique/interprétation. […] Aujourd’hui j’ai réussi les 2 examens écrits (oui oui, QCM) et pratique ! Je vais bien depuis un an ! Recertification dans un an ! Je me sens très bien équipé maintenant ! » L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a indiqué à La Presse qu’il n’avait reçu aucune plainte à ce sujet.
Norme provinciale
Cette norme a été mise en place « pour améliorer la qualité des services des laboratoires de biologie médicale », explique Robert Maranda, responsable des relations médias au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). “La norme couvre, entre autres, la formation, la certification et la recertification pour les tests de grossesse”, confirme M. Maranda. Seul le personnel formé et ayant démontré ses compétences doit effectuer des examens de biologie médicale. » « L’accréditation des laboratoires à cette norme est une exigence du MSSS, qui a mandaté le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) pour assurer l’évaluation des laboratoires au niveau provincial », a également indiqué le service des communications du CISSS de Laval, par courriel le Jeudi. À l’heure où l’accessibilité aux médecins de famille fait l’actualité, de telles demandes font bondir le Dr Villeneuve. « Je comprends l’idée de standardisation [les pratiques], personne n’est contre la vertu, assure-t-il. Mais la prestation de services à la population n’est-elle pas plus importante ? » Avec la collaboration d’Alice Girard-Bossé, La Presse
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10 546 Nombre de médecins de famille au Québec Source : Collège des médecins du Québec 22 405 Nombre de médecins au Québec Source : Collège des médecins du Québec
Source : Collège des médecins du Québec
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Source : Collège des médecins du Québec