• À lire aussi : Déclin du français : François Legault trouve la situation “préoccupante”, mais pas Anglade • À lire aussi : Les Montréalais divisés sur le déclin du français • A lire aussi : 24 déclarations d’amour pour la langue française La situation est particulièrement alarmante dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick (voir autre texte). “C’est assez dévastateur” pour ces deux provinces, commente Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada. Chute au Québec Dans la province de La Belle, le français a également diminué sur plusieurs fronts depuis le dernier recensement en 2016. Le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle a diminué (de 77,1 % à 74,8 %), la première langue officielle parlée (de 83,7 % à 82,2 %) et la langue dominante à la maison (79,0 % à 77,5 %). Sans surprise, l’île de Montréal (-2,4 %), Laval (-3 %) et l’Outaouais (-2,4 %) ont enregistré les plus fortes baisses de la première langue officielle parlée. Bien qu’encore relativement élevé, le pourcentage de Québécois qui disent pouvoir soutenir une conversation en français a légèrement diminué au cours des cinq dernières années, passant de 94,5 % à 93,7 %. Écoutez la chronique de Nic Payne au micro de Marc-André Leclerc sur QUB Radio : L’anglais progresse À l’opposé, le pourcentage de personnes dont la première langue officielle est parlée en anglais au Québec augmente d’un point pour atteindre maintenant 13,0 %, ce qui représente « un retour proche du seuil observé en 1981 ». Pour la première fois depuis la collecte de données comparables, le nombre de personnes ayant l’anglais comme première langue officielle a dépassé le million de locuteurs au Québec en 2021. Statistique Canada explique cette augmentation par le rajeunissement de la population anglophone, par l’augmentation du nombre de résidents non permanents et par le ralentissement de l’exode des anglophones vers les autres provinces. Partout au pays, “l’immigration a contribué” à l’avancement de la langue anglaise, puisque “la majorité des immigrants se tournent après leur arrivée au pays” vers cette langue, explique Statistique Canada. Le directeur de l’Observatoire démographique et statistique de la région francophone de l’Université Laval, Richard Marcoux, admet que la situation des Français est «fragile» au Québec, mais il n’est pas inquiet. Selon lui, la langue utilisée au travail et la capacité de soutenir une conversation en français sont les meilleurs indicateurs de sa vitalité. Il croit que la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement Legault est un pas dans la bonne direction. Une réforme que le ministre Simon Jolin-Barrette n’entend pas renforcer pour l’instant. La ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, affirme que « les chiffres du recensement pour les langues officielles sont inquiétants ». Rappelons que la réforme de la Loi sur les langues officielles du gouvernement Trudeau est toujours en suspens.
Un portrait de l’inquiétant Français sur le rocher
Alors que l’état de la France n’est pas encourageant au Québec, les données du Recensement de 2021 sont encore plus dévastatrices dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick. À l’échelle du pays, la proportion de personnes dont le français est la première langue officielle a encore diminué entre 2016 et 2021, passant de 22,2 % à 21,4 %, comparativement à 27,2 % en 1971. En revanche, et pour la première fois depuis 1971, l’anglais comme première langue officielle parlée a gagné près d’un point, atteignant désormais 75,5 %. Selon Bertrand Ouellet-Léveillé, analyste principal à Statistique Canada, moins de la moitié (49 %) des francophones de l’Ontario utilisent principalement le français à la maison, alors que 44 % d’entre eux y parlent principalement l’anglais. Les 6% restants utilisent les deux langues à parts égales. C’est le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue, qui a connu la plus forte baisse de personnes qui utilisent principalement le français (-1,9 %). “C’est inquiétant pour beaucoup de raisons”, a déclaré Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada, alors que le Nouveau-Brunswick, pays acadien, passe sous le “seuil psychologique” de 30% de personnes dont la première langue est la langue officielle parlée. Pour renverser la tendance, “le Canada doit revoir complètement son système d’immigration” afin d’accepter “plus d’immigrants d’Afrique francophone”, a déclaré le professeur Richard Marcoux de l’Université Laval. Population ayant le français comme première langue officielle parlée au Canada hors Québec
1971 6,0 % 1981 4,9 % 1991 4,6 % 2001 4,2 % 2011 3,7 % 2021 3,3 %
Bilinguisme en hausse au Québec, en baisse dans le reste du pays
Plus que jamais, le bilinguisme est avant tout un enjeu pour les Québécois francophones. Au Québec, le pourcentage de bilingues français-anglais est passé de 44,5 % en 2016 à 46,4 % en 2021. Au cours de la même période, le bilinguisme chez les anglophones du Québec a diminué de 68,8 % à 67,1 %. Avec une augmentation globale au Québec de 1,9 %, le taux de bilinguisme au Canada est demeuré assez stable entre 2016 et 2021, n’augmentant que de 0,1 % pour atteindre 18 %. « Cette relative stabilité est en fait le résultat de deux tendances allant en sens opposé, le pourcentage de bilinguisme français-anglais augmentant au Québec mais diminuant hors Québec », explique l’agence fédérale. En effet, le pourcentage de bilinguisme français-anglais a diminué dans les autres provinces, passant de 9,8 % à 9,5 %. “Il y a de sérieuses questions à se poser sur la perception et la valorisation du bilinguisme au pays”, estime la professeure de science politique Stéphanie Chouinard. Pour la première fois de l’histoire, plus de la moitié des Québécois déclarent pouvoir soutenir une conversation en anglais. “C’est la première fois que ce seuil est dépassé depuis le Recensement de 1901, lorsque des informations sur la connaissance des langues officielles ont été recueillies pour la première fois”, rapporte Statistique Canada. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
title: “Recensement 2021 Le Fran Ais Continue De D Cliner Au Qu Bec Et Au Canada Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-07” author: “Ora Kennedy”
• À lire aussi : Déclin du français : François Legault trouve la situation “préoccupante”, mais pas Anglade • À lire aussi : Les Montréalais divisés sur le déclin du français • A lire aussi : 24 déclarations d’amour pour la langue française La situation est particulièrement alarmante dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick (voir autre texte). “C’est assez dévastateur” pour ces deux provinces, commente Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada. Chute au Québec Dans la province de La Belle, le français a également diminué sur plusieurs fronts depuis le dernier recensement en 2016. Le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle a diminué (de 77,1 % à 74,8 %), la première langue officielle parlée (de 83,7 % à 82,2 %) et la langue dominante à la maison (79,0 % à 77,5 %). Sans surprise, l’île de Montréal (-2,4 %), Laval (-3 %) et l’Outaouais (-2,4 %) ont enregistré les plus fortes baisses de la première langue officielle parlée. Bien qu’encore relativement élevé, le pourcentage de Québécois qui disent pouvoir soutenir une conversation en français a légèrement diminué au cours des cinq dernières années, passant de 94,5 % à 93,7 %. Écoutez la chronique de Nic Payne au micro de Marc-André Leclerc sur QUB Radio : L’anglais progresse À l’opposé, le pourcentage de personnes dont la première langue officielle est parlée en anglais au Québec augmente d’un point pour atteindre maintenant 13,0 %, ce qui représente « un retour proche du seuil observé en 1981 ». Pour la première fois depuis la collecte de données comparables, le nombre de personnes ayant l’anglais comme première langue officielle a dépassé le million de locuteurs au Québec en 2021. Statistique Canada explique cette augmentation par le rajeunissement de la population anglophone, par l’augmentation du nombre de résidents non permanents et par le ralentissement de l’exode des anglophones vers les autres provinces. Partout au pays, “l’immigration a contribué” à l’avancement de la langue anglaise, puisque “la majorité des immigrants se tournent après leur arrivée au pays” vers cette langue, explique Statistique Canada. Le directeur de l’Observatoire démographique et statistique de la région francophone de l’Université Laval, Richard Marcoux, admet que la situation des Français est «fragile» au Québec, mais il n’est pas inquiet. Selon lui, la langue utilisée au travail et la capacité de soutenir une conversation en français sont les meilleurs indicateurs de sa vitalité. Il croit que la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement Legault est un pas dans la bonne direction. Une réforme que le ministre Simon Jolin-Barrette n’entend pas renforcer pour l’instant. La ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, affirme que « les chiffres du recensement pour les langues officielles sont inquiétants ». Rappelons que la réforme de la Loi sur les langues officielles du gouvernement Trudeau est toujours en suspens.
Un portrait de l’inquiétant Français sur le rocher
Alors que l’état de la France n’est pas encourageant au Québec, les données du Recensement de 2021 sont encore plus dévastatrices dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick. À l’échelle du pays, la proportion de personnes dont le français est la première langue officielle a encore diminué entre 2016 et 2021, passant de 22,2 % à 21,4 %, comparativement à 27,2 % en 1971. En revanche, et pour la première fois depuis 1971, l’anglais comme première langue officielle parlée a gagné près d’un point, atteignant désormais 75,5 %. Selon Bertrand Ouellet-Léveillé, analyste principal à Statistique Canada, moins de la moitié (49 %) des francophones de l’Ontario utilisent principalement le français à la maison, alors que 44 % d’entre eux y parlent principalement l’anglais. Les 6% restants utilisent les deux langues à parts égales. C’est le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue, qui a connu la plus forte baisse de personnes qui utilisent principalement le français (-1,9 %). “C’est inquiétant pour beaucoup de raisons”, a déclaré Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada, alors que le Nouveau-Brunswick, pays acadien, passe sous le “seuil psychologique” de 30% de personnes dont la première langue est la langue officielle parlée. Pour renverser la tendance, “le Canada doit revoir complètement son système d’immigration” afin d’accepter “plus d’immigrants d’Afrique francophone”, a déclaré le professeur Richard Marcoux de l’Université Laval. Population ayant le français comme première langue officielle parlée au Canada hors Québec
1971 6,0 % 1981 4,9 % 1991 4,6 % 2001 4,2 % 2011 3,7 % 2021 3,3 %
Bilinguisme en hausse au Québec, en baisse dans le reste du pays
Plus que jamais, le bilinguisme est avant tout un enjeu pour les Québécois francophones. Au Québec, le pourcentage de bilingues français-anglais est passé de 44,5 % en 2016 à 46,4 % en 2021. Au cours de la même période, le bilinguisme chez les anglophones du Québec a diminué de 68,8 % à 67,1 %. Avec une augmentation globale au Québec de 1,9 %, le taux de bilinguisme au Canada est demeuré assez stable entre 2016 et 2021, n’augmentant que de 0,1 % pour atteindre 18 %. « Cette relative stabilité est en fait le résultat de deux tendances allant en sens opposé, le pourcentage de bilinguisme français-anglais augmentant au Québec mais diminuant hors Québec », explique l’agence fédérale. En effet, le pourcentage de bilinguisme français-anglais a diminué dans les autres provinces, passant de 9,8 % à 9,5 %. “Il y a de sérieuses questions à se poser sur la perception et la valorisation du bilinguisme au pays”, estime la professeure de science politique Stéphanie Chouinard. Pour la première fois de l’histoire, plus de la moitié des Québécois déclarent pouvoir soutenir une conversation en anglais. “C’est la première fois que ce seuil est dépassé depuis le Recensement de 1901, lorsque des informations sur la connaissance des langues officielles ont été recueillies pour la première fois”, rapporte Statistique Canada. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
title: “Recensement 2021 Le Fran Ais Continue De D Cliner Au Qu Bec Et Au Canada Klmat” ShowToc: true date: “2022-11-14” author: “Christopher Hamm”
• À lire aussi : Déclin du français : François Legault trouve la situation “préoccupante”, mais pas Anglade • À lire aussi : Les Montréalais divisés sur le déclin du français • A lire aussi : 24 déclarations d’amour pour la langue française La situation est particulièrement alarmante dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick (voir autre texte). “C’est assez dévastateur” pour ces deux provinces, commente Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada. Chute au Québec Dans la province de La Belle, le français a également diminué sur plusieurs fronts depuis le dernier recensement en 2016. Le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle a diminué (de 77,1 % à 74,8 %), la première langue officielle parlée (de 83,7 % à 82,2 %) et la langue dominante à la maison (79,0 % à 77,5 %). Sans surprise, l’île de Montréal (-2,4 %), Laval (-3 %) et l’Outaouais (-2,4 %) ont enregistré les plus fortes baisses de la première langue officielle parlée. Bien qu’encore relativement élevé, le pourcentage de Québécois qui disent pouvoir soutenir une conversation en français a légèrement diminué au cours des cinq dernières années, passant de 94,5 % à 93,7 %. Écoutez la chronique de Nic Payne au micro de Marc-André Leclerc sur QUB Radio : L’anglais progresse À l’opposé, le pourcentage de personnes dont la première langue officielle est parlée en anglais au Québec augmente d’un point pour atteindre maintenant 13,0 %, ce qui représente « un retour proche du seuil observé en 1981 ». Pour la première fois depuis la collecte de données comparables, le nombre de personnes ayant l’anglais comme première langue officielle a dépassé le million de locuteurs au Québec en 2021. Statistique Canada explique cette augmentation par le rajeunissement de la population anglophone, par l’augmentation du nombre de résidents non permanents et par le ralentissement de l’exode des anglophones vers les autres provinces. Partout au pays, “l’immigration a contribué” à l’avancement de la langue anglaise, puisque “la majorité des immigrants se tournent après leur arrivée au pays” vers cette langue, explique Statistique Canada. Le directeur de l’Observatoire démographique et statistique de la région francophone de l’Université Laval, Richard Marcoux, admet que la situation des Français est «fragile» au Québec, mais il n’est pas inquiet. Selon lui, la langue utilisée au travail et la capacité de soutenir une conversation en français sont les meilleurs indicateurs de sa vitalité. Il croit que la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement Legault est un pas dans la bonne direction. Une réforme que le ministre Simon Jolin-Barrette n’entend pas renforcer pour l’instant. La ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, affirme que « les chiffres du recensement pour les langues officielles sont inquiétants ». Rappelons que la réforme de la Loi sur les langues officielles du gouvernement Trudeau est toujours en suspens.
Un portrait de l’inquiétant Français sur le rocher
Alors que l’état de la France n’est pas encourageant au Québec, les données du Recensement de 2021 sont encore plus dévastatrices dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick. À l’échelle du pays, la proportion de personnes dont le français est la première langue officielle a encore diminué entre 2016 et 2021, passant de 22,2 % à 21,4 %, comparativement à 27,2 % en 1971. En revanche, et pour la première fois depuis 1971, l’anglais comme première langue officielle parlée a gagné près d’un point, atteignant désormais 75,5 %. Selon Bertrand Ouellet-Léveillé, analyste principal à Statistique Canada, moins de la moitié (49 %) des francophones de l’Ontario utilisent principalement le français à la maison, alors que 44 % d’entre eux y parlent principalement l’anglais. Les 6% restants utilisent les deux langues à parts égales. C’est le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue, qui a connu la plus forte baisse de personnes qui utilisent principalement le français (-1,9 %). “C’est inquiétant pour beaucoup de raisons”, a déclaré Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada, alors que le Nouveau-Brunswick, pays acadien, passe sous le “seuil psychologique” de 30% de personnes dont la première langue est la langue officielle parlée. Pour renverser la tendance, “le Canada doit revoir complètement son système d’immigration” afin d’accepter “plus d’immigrants d’Afrique francophone”, a déclaré le professeur Richard Marcoux de l’Université Laval. Population ayant le français comme première langue officielle parlée au Canada hors Québec
1971 6,0 % 1981 4,9 % 1991 4,6 % 2001 4,2 % 2011 3,7 % 2021 3,3 %
Bilinguisme en hausse au Québec, en baisse dans le reste du pays
Plus que jamais, le bilinguisme est avant tout un enjeu pour les Québécois francophones. Au Québec, le pourcentage de bilingues français-anglais est passé de 44,5 % en 2016 à 46,4 % en 2021. Au cours de la même période, le bilinguisme chez les anglophones du Québec a diminué de 68,8 % à 67,1 %. Avec une augmentation globale au Québec de 1,9 %, le taux de bilinguisme au Canada est demeuré assez stable entre 2016 et 2021, n’augmentant que de 0,1 % pour atteindre 18 %. « Cette relative stabilité est en fait le résultat de deux tendances allant en sens opposé, le pourcentage de bilinguisme français-anglais augmentant au Québec mais diminuant hors Québec », explique l’agence fédérale. En effet, le pourcentage de bilinguisme français-anglais a diminué dans les autres provinces, passant de 9,8 % à 9,5 %. “Il y a de sérieuses questions à se poser sur la perception et la valorisation du bilinguisme au pays”, estime la professeure de science politique Stéphanie Chouinard. Pour la première fois de l’histoire, plus de la moitié des Québécois déclarent pouvoir soutenir une conversation en anglais. “C’est la première fois que ce seuil est dépassé depuis le Recensement de 1901, lorsque des informations sur la connaissance des langues officielles ont été recueillies pour la première fois”, rapporte Statistique Canada. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
title: “Recensement 2021 Le Fran Ais Continue De D Cliner Au Qu Bec Et Au Canada Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-12” author: “Donna Ruic”
• À lire aussi : Déclin du français : François Legault trouve la situation “préoccupante”, mais pas Anglade • À lire aussi : Les Montréalais divisés sur le déclin du français • A lire aussi : 24 déclarations d’amour pour la langue française La situation est particulièrement alarmante dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick (voir autre texte). “C’est assez dévastateur” pour ces deux provinces, commente Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada. Chute au Québec Dans la province de La Belle, le français a également diminué sur plusieurs fronts depuis le dernier recensement en 2016. Le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle a diminué (de 77,1 % à 74,8 %), la première langue officielle parlée (de 83,7 % à 82,2 %) et la langue dominante à la maison (79,0 % à 77,5 %). Sans surprise, l’île de Montréal (-2,4 %), Laval (-3 %) et l’Outaouais (-2,4 %) ont enregistré les plus fortes baisses de la première langue officielle parlée. Bien qu’encore relativement élevé, le pourcentage de Québécois qui disent pouvoir soutenir une conversation en français a légèrement diminué au cours des cinq dernières années, passant de 94,5 % à 93,7 %. Écoutez la chronique de Nic Payne au micro de Marc-André Leclerc sur QUB Radio : L’anglais progresse À l’opposé, le pourcentage de personnes dont la première langue officielle est parlée en anglais au Québec augmente d’un point pour atteindre maintenant 13,0 %, ce qui représente « un retour proche du seuil observé en 1981 ». Pour la première fois depuis la collecte de données comparables, le nombre de personnes ayant l’anglais comme première langue officielle a dépassé le million de locuteurs au Québec en 2021. Statistique Canada explique cette augmentation par le rajeunissement de la population anglophone, par l’augmentation du nombre de résidents non permanents et par le ralentissement de l’exode des anglophones vers les autres provinces. Partout au pays, “l’immigration a contribué” à l’avancement de la langue anglaise, puisque “la majorité des immigrants se tournent après leur arrivée au pays” vers cette langue, explique Statistique Canada. Le directeur de l’Observatoire démographique et statistique de la région francophone de l’Université Laval, Richard Marcoux, admet que la situation des Français est «fragile» au Québec, mais il n’est pas inquiet. Selon lui, la langue utilisée au travail et la capacité de soutenir une conversation en français sont les meilleurs indicateurs de sa vitalité. Il croit que la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement Legault est un pas dans la bonne direction. Une réforme que le ministre Simon Jolin-Barrette n’entend pas renforcer pour l’instant. La ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, affirme que « les chiffres du recensement pour les langues officielles sont inquiétants ». Rappelons que la réforme de la Loi sur les langues officielles du gouvernement Trudeau est toujours en suspens.
Un portrait de l’inquiétant Français sur le rocher
Alors que l’état de la France n’est pas encourageant au Québec, les données du Recensement de 2021 sont encore plus dévastatrices dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick. À l’échelle du pays, la proportion de personnes dont le français est la première langue officielle a encore diminué entre 2016 et 2021, passant de 22,2 % à 21,4 %, comparativement à 27,2 % en 1971. En revanche, et pour la première fois depuis 1971, l’anglais comme première langue officielle parlée a gagné près d’un point, atteignant désormais 75,5 %. Selon Bertrand Ouellet-Léveillé, analyste principal à Statistique Canada, moins de la moitié (49 %) des francophones de l’Ontario utilisent principalement le français à la maison, alors que 44 % d’entre eux y parlent principalement l’anglais. Les 6% restants utilisent les deux langues à parts égales. C’est le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue, qui a connu la plus forte baisse de personnes qui utilisent principalement le français (-1,9 %). “C’est inquiétant pour beaucoup de raisons”, a déclaré Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada, alors que le Nouveau-Brunswick, pays acadien, passe sous le “seuil psychologique” de 30% de personnes dont la première langue est la langue officielle parlée. Pour renverser la tendance, “le Canada doit revoir complètement son système d’immigration” afin d’accepter “plus d’immigrants d’Afrique francophone”, a déclaré le professeur Richard Marcoux de l’Université Laval. Population ayant le français comme première langue officielle parlée au Canada hors Québec
1971 6,0 % 1981 4,9 % 1991 4,6 % 2001 4,2 % 2011 3,7 % 2021 3,3 %
Bilinguisme en hausse au Québec, en baisse dans le reste du pays
Plus que jamais, le bilinguisme est avant tout un enjeu pour les Québécois francophones. Au Québec, le pourcentage de bilingues français-anglais est passé de 44,5 % en 2016 à 46,4 % en 2021. Au cours de la même période, le bilinguisme chez les anglophones du Québec a diminué de 68,8 % à 67,1 %. Avec une augmentation globale au Québec de 1,9 %, le taux de bilinguisme au Canada est demeuré assez stable entre 2016 et 2021, n’augmentant que de 0,1 % pour atteindre 18 %. « Cette relative stabilité est en fait le résultat de deux tendances allant en sens opposé, le pourcentage de bilinguisme français-anglais augmentant au Québec mais diminuant hors Québec », explique l’agence fédérale. En effet, le pourcentage de bilinguisme français-anglais a diminué dans les autres provinces, passant de 9,8 % à 9,5 %. “Il y a de sérieuses questions à se poser sur la perception et la valorisation du bilinguisme au pays”, estime la professeure de science politique Stéphanie Chouinard. Pour la première fois de l’histoire, plus de la moitié des Québécois déclarent pouvoir soutenir une conversation en anglais. “C’est la première fois que ce seuil est dépassé depuis le Recensement de 1901, lorsque des informations sur la connaissance des langues officielles ont été recueillies pour la première fois”, rapporte Statistique Canada. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
title: “Recensement 2021 Le Fran Ais Continue De D Cliner Au Qu Bec Et Au Canada Klmat” ShowToc: true date: “2022-12-13” author: “Lucille Snowden”
• À lire aussi : Déclin du français : François Legault trouve la situation “préoccupante”, mais pas Anglade • À lire aussi : Les Montréalais divisés sur le déclin du français • A lire aussi : 24 déclarations d’amour pour la langue française La situation est particulièrement alarmante dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick (voir autre texte). “C’est assez dévastateur” pour ces deux provinces, commente Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada. Chute au Québec Dans la province de La Belle, le français a également diminué sur plusieurs fronts depuis le dernier recensement en 2016. Le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle a diminué (de 77,1 % à 74,8 %), la première langue officielle parlée (de 83,7 % à 82,2 %) et la langue dominante à la maison (79,0 % à 77,5 %). Sans surprise, l’île de Montréal (-2,4 %), Laval (-3 %) et l’Outaouais (-2,4 %) ont enregistré les plus fortes baisses de la première langue officielle parlée. Bien qu’encore relativement élevé, le pourcentage de Québécois qui disent pouvoir soutenir une conversation en français a légèrement diminué au cours des cinq dernières années, passant de 94,5 % à 93,7 %. Écoutez la chronique de Nic Payne au micro de Marc-André Leclerc sur QUB Radio : L’anglais progresse À l’opposé, le pourcentage de personnes dont la première langue officielle est parlée en anglais au Québec augmente d’un point pour atteindre maintenant 13,0 %, ce qui représente « un retour proche du seuil observé en 1981 ». Pour la première fois depuis la collecte de données comparables, le nombre de personnes ayant l’anglais comme première langue officielle a dépassé le million de locuteurs au Québec en 2021. Statistique Canada explique cette augmentation par le rajeunissement de la population anglophone, par l’augmentation du nombre de résidents non permanents et par le ralentissement de l’exode des anglophones vers les autres provinces. Partout au pays, “l’immigration a contribué” à l’avancement de la langue anglaise, puisque “la majorité des immigrants se tournent après leur arrivée au pays” vers cette langue, explique Statistique Canada. Le directeur de l’Observatoire démographique et statistique de la région francophone de l’Université Laval, Richard Marcoux, admet que la situation des Français est «fragile» au Québec, mais il n’est pas inquiet. Selon lui, la langue utilisée au travail et la capacité de soutenir une conversation en français sont les meilleurs indicateurs de sa vitalité. Il croit que la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement Legault est un pas dans la bonne direction. Une réforme que le ministre Simon Jolin-Barrette n’entend pas renforcer pour l’instant. La ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, affirme que « les chiffres du recensement pour les langues officielles sont inquiétants ». Rappelons que la réforme de la Loi sur les langues officielles du gouvernement Trudeau est toujours en suspens.
Un portrait de l’inquiétant Français sur le rocher
Alors que l’état de la France n’est pas encourageant au Québec, les données du Recensement de 2021 sont encore plus dévastatrices dans le reste du Canada, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick. À l’échelle du pays, la proportion de personnes dont le français est la première langue officielle a encore diminué entre 2016 et 2021, passant de 22,2 % à 21,4 %, comparativement à 27,2 % en 1971. En revanche, et pour la première fois depuis 1971, l’anglais comme première langue officielle parlée a gagné près d’un point, atteignant désormais 75,5 %. Selon Bertrand Ouellet-Léveillé, analyste principal à Statistique Canada, moins de la moitié (49 %) des francophones de l’Ontario utilisent principalement le français à la maison, alors que 44 % d’entre eux y parlent principalement l’anglais. Les 6% restants utilisent les deux langues à parts égales. C’est le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue, qui a connu la plus forte baisse de personnes qui utilisent principalement le français (-1,9 %). “C’est inquiétant pour beaucoup de raisons”, a déclaré Stéphanie Chouinard, professeure au Collège militaire royal du Canada, alors que le Nouveau-Brunswick, pays acadien, passe sous le “seuil psychologique” de 30% de personnes dont la première langue est la langue officielle parlée. Pour renverser la tendance, “le Canada doit revoir complètement son système d’immigration” afin d’accepter “plus d’immigrants d’Afrique francophone”, a déclaré le professeur Richard Marcoux de l’Université Laval. Population ayant le français comme première langue officielle parlée au Canada hors Québec
1971 6,0 % 1981 4,9 % 1991 4,6 % 2001 4,2 % 2011 3,7 % 2021 3,3 %
Bilinguisme en hausse au Québec, en baisse dans le reste du pays
Plus que jamais, le bilinguisme est avant tout un enjeu pour les Québécois francophones. Au Québec, le pourcentage de bilingues français-anglais est passé de 44,5 % en 2016 à 46,4 % en 2021. Au cours de la même période, le bilinguisme chez les anglophones du Québec a diminué de 68,8 % à 67,1 %. Avec une augmentation globale au Québec de 1,9 %, le taux de bilinguisme au Canada est demeuré assez stable entre 2016 et 2021, n’augmentant que de 0,1 % pour atteindre 18 %. « Cette relative stabilité est en fait le résultat de deux tendances allant en sens opposé, le pourcentage de bilinguisme français-anglais augmentant au Québec mais diminuant hors Québec », explique l’agence fédérale. En effet, le pourcentage de bilinguisme français-anglais a diminué dans les autres provinces, passant de 9,8 % à 9,5 %. “Il y a de sérieuses questions à se poser sur la perception et la valorisation du bilinguisme au pays”, estime la professeure de science politique Stéphanie Chouinard. Pour la première fois de l’histoire, plus de la moitié des Québécois déclarent pouvoir soutenir une conversation en anglais. “C’est la première fois que ce seuil est dépassé depuis le Recensement de 1901, lorsque des informations sur la connaissance des langues officielles ont été recueillies pour la première fois”, rapporte Statistique Canada. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.